Stimulante, relaxante, pédagogique… La musique peut apporter de nombreux bienfaits aux enfants. Elle leur donne les outils pour se développer physiquement et actuellement, tout en leur permettant de s’épanouir pleinement, et ce, dès le plus jeune âge.
De 0 à 2 ans
Il faut savoir que l’ouïe est le premier sens à se développer chez le fœtus. De nombreuses études ont prouvé que le bébé entend une multitude de sons alors qu'il se trouve encore dans le ventre de sa mère, à commencer par la voix de ses parents.
Après la naissance, le bébé reste particulièrement sensible aux sons. Le stress généré par l’adaptation au milieu extra-utérin (exprimé par des crises de larmes ou des angoisses nocturnes) peut être apaisé grâce à la musique. Son écoute régulière permet de libérer de l’endorphine dans le cerveau du bébé, ce qui le plonge dans un état de relaxation et de bien-être. On favorisera des tonalités douces et harmonieuses : la musique classique connaît ainsi un certain succès auprès des nourrissons.
Pour les parents, la musique représente une des premières et principales interactions sociales qu’ils échangent avec leur bébé. Qu’il s’agisse de comptines chantées pour l’amuser ou de berceuses fredonnées pour l’endormir, la musique devient un vecteur de communication privilégiée avec le bébé. En parallèle, les paroles contenues dans les chansons enfantines contribuent à enrichir son vocabulaire et stimulent sa mémorisation. L’apprentissage des sons par la musique jette ainsi les bases de l’acquisition du langage.
Enfin, la musique entraîne l’oreille et habitue l’enfant à une grande diversité de sonorités. Très plastique, le cerveau du bébé peut reconnaître et différencier les notes bien plus facilement qu’un cerveau adulte. Durant les premiers mois, le bébé donc va s’approprier tous les airs et les styles musicaux qu’il écoutera régulièrement.
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De 2 à 4 ans
La musique joue un rôle essentiel dans l’éducation et l’épanouissement du jeune enfant. Elle active plusieurs parties du cerveau en même temps et stimule de ce fait un large spectre de compétences.
L’écoute de mélodies entraînantes l’incitera instinctivement à danser en rythme. Au-delà de son aspect ludique, la danse entraîne le développement musculaire et la souplesse. Elle permet également de travailler la coordination des pieds et des mains, ainsi que de perfectionner le sens de l’équilibre. L’enfant apprend à bouger en rythme et acquiert une plus grande aisance physique, qui lui donnera des bases fiables pour la pratique d’une future activité sportive.
La motricité fine est également stimulée par la musique, via l’introduction aux premiers instruments : tambour, xylophone, premier piano, castagnettes. L’enfant apprend à créer le son lui-même en manipulant des instruments délicats. Il consolide sa coordination œil/main et la motricité de ses doigts, qui sera plus tard sollicitée par l’apprentissage de l’écriture.
De même, l’apprentissage de la musique développe des capacités indispensables pour le futur écolier : la concentration sur une période prolongée, la créativité, la mémorisation. Les compétences cognitives de l’enfant sollicitées par la musique sont directement impliquées dans l’apprentissage de la lecture et des mathématiques.
La musique est aussi impliquée dans le développement et la gestion des émotions. Avant l’âge de cinq ans, les enfants ne possèdent pas les capacités cognitives nécessaires pour gérer leurs émotions : ils prennent tout très à cœur. Colère, peur, joie, soulagement… Tout arrive à l’état « brut ». De récentes études ont prouvé l’utilité de la musique pour leur apprendre à gérer leur bagage émotionnel. Les instruments de musique et le chant aident à exprimer les ressentis de l’enfant de manière sereine. C’est aussi l’occasion d’explorer avec lui la richesse de sa palette émotionnelle, et de l’aider à mieux comprendre ce qu’il ressent (jalousie, frustration, peine…). Grâce à cette démarche, les enfants se sentent compris et écoutés par leur entourage, et sont donc plus épanouis.
Après 4 ans
L’éducation musicale est complémentaire au cursus scolaire. Elle n’implique plus seulement le cercle familial, mais est enseignée en groupe. Les enfants apprennent ainsi à évoluer en communauté et intègrent des valeurs essentielles à la vie en société : l’écoute, le partage, la coopération, la générosité, la discussion. Chanter dans une chorale ou jouer dans un orchestre enseigne le travail en équipe, la patience et le respect d’autrui. Les difficultés rencontrées sont plus facilement surmontées en groupe, et les « échecs » sont dédramatisés pour une approche plus sereine de l’apprentissage.
La musique demeure une compétence qui prend du temps à maîtriser. Les enfants qui la pratiquent doivent faire preuve de persévérance et de discipline afin de progresser. Ils pourront constater leur évolution sur le long terme et gagner en confiance au fur et à mesure de leurs progrès. Des représentations régulières face à un public les habituent au regard de l’autre et les aide à vaincre leur timidité tout en gagnant en assurance. Cette confiance en soi les aidera pour les épreuves futures de la vie (examens, entretiens professionnels, acquisition de nouvelles compétences…).
Néanmoins, la pratique musicale doit rester ludique pour conserver ses bienfaits, et ce même lorsque l’enfant grandit et entre dans l’adolescence. Les cours de musique trop assidus, répétitifs ou avec trop d’enjeux « importants » vont devenir rébarbatifs ou même anxiogène aux yeux du jeune. La musique doit rester une source de bien-être, et non pas devenir un générateur de stress.
Dans la même optique, il est inutile de forcer un enfant à continuer de jouer d’un instrument lorsqu’il s’en désintéresse. Il est tout à fait normal pour un jeune de vouloir explorer d’autres domaines musicaux, ou bien complètement se détacher de l’univers de la musique. Il recherche des hobbies qui lui sont propres tout en se détachant progressivement du cocon familial.
Mais leur nouvelle indépendance ne les dépouille pas pour autant des qualités qu’ils auront acquises grâce à la musique. Bien au contraire, ces mêmes qualités les aideront à appréhender le monde et ses difficultés avec confiance et sérénité.